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Burkina Faso : la chute de Compaoré abondamment commentée à Nouakchott

mercredi 12 novembre 2014


La chute le 31 octobre dernier du régime trentenaire de Blaise Compaoré, après une tentative de « braquage » constitutionnel et des journées d’émeutes ayant fait plusieurs dizaines de victimes à Ouagadougou, a été abondamment commentée par la presse parue en Mauritanie cette semaine. Dans un éditorial, l’hebdomadaire « Le Calame » du mardi se demande si les événements sanglants au pays des hommes intègres annoncent « un automne sahélien ? ».

Cet organe écrit « Le peuple burkinabé a parlé. Il s’est levé comme un seul homme pour dire non à une dictature imbécile. Il donne ainsi l’exemple à une Afrique asservie par des tyrans accrochés à leurs trônes ».

Toutefois, au-delà de la démission forcée de Compaoré, le même journal invite les Burkinabé à la vigilance, « car les vautours qui rodaient dans les parages ont entamé leur parade macabre.
Les militaires jusque-là tapis dans l’ombre, apeurés, se proclament chacun, calife à la place du calife. Le vaillant peuple du Faso devrait être plus que vigilant pour qu’on ne lui vole pas une victoire arrachée de haute lutte et au prix du sang. Un militaire qui s’arroge le titre de président de la transition n’est jamais un bon signe. Demandez aux Mauritaniens ce qui est advenu de leur transition » avec des officiers qui ne retrouvent plus le chemin du retour dans les casernes.

Même son de cloche dans l’hebdomadaire, le « Biladi » du mercredi, dont l’éditorialiste relève que « Blaise Compaoré, médiateur dans plusieurs conflits en Afrique, qu’on croyait indéboulonnable, a été balayé par une révolte populaire.

A la tête de son pays depuis plus de 27 ans, le désormais ex président du Faso, à l’image des nombreux dirigeants qui s’agrippent au pouvoir, était sourd et aveugle.

Pourtant, c’est un homme pragmatique et crédité d’une grande intelligence par ceux qui l’ont connu et côtoyé. Mais le pouvoir l’a rendu fou, tout comme ses semblables Saddam, Kadhafi et Gbagbo ».

Aux tenants de la thèse selon laquelle la Mauritanie a déjà connu son printemps, ce journal rappelle que le changement de régime « du 06 août 2008 est un vulgaire coup d’Etat militaire ayant renversé un régime démocratiquement élu ».

La manchette du « Quotidien de Nouakchott » rappelle une vérité basique au président déchu « Blaise Compaoré : le véritable homme fort, c’est le peuple ».

Se plaçant dans une perspective continentale, le même journal ajoute « les Burkinabé ont donné naissance à une jurisprudence qui fera réfléchir ceux qui ont épuisé leurs mandats et pensent tripatouiller la Constitution pour mourir au pouvoir ».

Source : Pana