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En Mauritanie, on attend 2019 dans le calme

lundi 28 septembre 2015


Un président bien en place, une opposition désorganisée et une population calme et en sécurité… La Mauritanie s’est stabilisée aux niveaux politique et sécuritaire. Selon la presse, c’est l’élection présidentielle de 2019 qui est déjà en train de se jouer…

La politique en train de changer

Car au niveau politique, tout avance sûrement. Lentement, mais sûrement. Un remaniement ministériel partiel le 2 septembre, qui a vu trois nouveaux entrants – aux Affaires étrangères, à l’Intérieur et aux Relations avec le Parlement et la société civile – et un seul sortant. Et une loi pour punir plus durement les esclavagistes, dont le premier article indique clairement que « l’esclavage constitue un crime contre l’humanité. Il est imprescriptible. » Un premier pas dans ce pays où l’esclavage toucherait encore 4 % de la population… Alors qu’il a été réélu un an plutôt confortablement, le président Mohamed Ould Abdelaziz prépare déjà tranquillement la prochaine échéance, en 2019.

Pour ce faire, il peut s’appuyer sur des perspectives économiques réjouissantes. Notamment au niveau énergétique : des gisements de gaz naturel ont été découverts au large des côtes mauritaniennes. Quant à l’exploitation de minerai, qui connaît des hauts et des bas, les prévisions de croissance restent importantes et la Société nationale industrielle et minière de Mauritanie (SNIM) fait vivre plusieurs milliers de Mauritaniens. Avec un taux de croissance moyen de 5,5 % depuis cinq ans, l’économie mauritanienne vivote.
Une économie toujours fragile

Mais la chute du cours du minerai et de l’or inquiète. La situation mondiale pourrait-elle mettre en péril la stabilité apparente de la Mauritanie ? Certainement, le pays étant dépendant aux marchés extérieurs. Selon le FMI, dont une délégation s’était rendue, début juin, à Nouakchott en mission, la conjoncture internationale, le manque de diversification de l’économie et un climat social et économique peu propice aux affaires pourraient, selon l’instance financière mondiale, « mettre en péril les progrès obtenus en matière de stabilité macroéconomique. »

Si bien que, pour Mohamed Ould Abdelaziz, l’année 2015 s’annonce moins positive que prévue : la croissance devrait être revue à la baisse cette année – 4,5 % alors qu’elle s’était élevée à 6,4 % en 2014 – et le taux d’inflation devrait frôler les 5 %. La dette inquiète également le président : elle représente près de 80 % du produit intérieur brut de la Mauritanie et la baisse des investissements étrangers dans ce pays laisse présager le pire. Avec près de 70 % des exportations et 30 % des recettes budgétaires du pays qui dépendent de l’extraction – de minerai et d’or –, la Mauritanie a tout intérêt à se diversifier pour que les quatre prochaines année pré-élections se passent dans un calme absolu.

Source : Jeune Afrique