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La BAD approuve sa stratégie pays 2016-2020 pour la Mauritanie
dimanche 11 septembre 2016
Le Conseil d’Administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 6 Septembre 2016 à Abidjan, le Document de Stratégie Pays (DSP-Mauritanie) de la BAD qui couvre la période 2016-2020. Ce document de stratégie s’articule autour de deux (2) piliers, notamment : Promotion de la transformation de l’Agriculture etRenforcement de l’offre de l’énergie électrique. Il vise à accompagner la Mauritanie dans ses efforts d’amélioration des conditions de vie des populations, de renforcement de la résilience du pays face aux vulnérabilités multiformes, et de transformation structurelle.
La stratégie 2016-2020 de la BAD en Mauritanie est alignée sur les cinq priorités de la Banque (« Top-5 ») découlant de la Stratégie décennale de la Banque pour la période 2013-2022, et les priorités nationales de développement consignées dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement pour la période 2015-2019 et le projet de « Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) 2016-2030 ». Elle se veut sélective de par sa forte concentration sectorielle et son programme de financement ciblé.
« L’approbation du DSP 2016-2020 de la Banque pour la Mauritanie vient à point nommé à plus d’un titre. D’abord, parce que ce document reflète la matérialisation de la mise en œuvre en Mauritanie des nouvelles orientations stratégiques de la Banque qui reposent sur cinq priorités (Top-5) », a affirmé Marcellin Ndong Ntah, Economiste en chef résident.
« Ensuite, parce que ce DSP permet à la Banque de soutenir la Mauritanie dans ses efforts d’opérationnalisation de son agenda de transformation structurelle, et partant de promotion d’une croissance plus inclusive. Cet Agenda vise notamment à diversifier l’économie mauritanienne en l’affranchissant de la forte dépendance de l’industrie extractive grâce à la promotion des secteurs clés pour la diversification et la réduction de la pauvreté tels que le secteur agricole », a-t-il poursuivi.
Dans le cadre du Pilier 1, les interventions de la Banque contribueront à faciliter le passage d’une agriculture essentiellement traditionnelle à une agriculture plus moderne, productive et compétitive sur les marchés national, régional et international. Pour ce faire, l’action de la Banque consistera à soutenir la promotion des chaînes de valeur agricoles, et le développement des infrastructures de soutien à la production agricole. En matière de changement climatique, les interventions de la Banque dans ce pilier permettront à travers les travaux de conservation, des eaux et du sol, de fixation de dunes et l’installation des brises vents, de réduire l’impact des inondations et des sècheresses, de limiter l’ensablement des dépressions alluvionnaires, de favoriser la réalimentation des nappes souterraines et de limiter l’érosion hydrique des sols. S’agissant de la promotion du genre dans le Pilier 1, une attention particulière sera accordée à l’accès de la femme à la terre et aux facteurs de production et au renforcement de capacités des femmes dans la transformation, le stockage et le commerce des produits agricoles. La BAD appuiera en outre les reformes dans le secteur agricole, et les efforts d’amélioration de la gestion de ce secteur qui est considéré comme un secteur clé pour la diversification de l’économie mauritanienne et pour la promotion de la croissance inclusive dans ce pays.
Dans le cadre du Pilier 2, les interventions de la BAD concourront à la matérialisation de la stratégie des pouvoirs publics qui vise la généralisation de l’accès des populations au service de base qu’est l’électricité, et la fourniture d’une énergie électrique sécurisée, à moindre coût et à même de favoriser le développement économique du pays. Ce faisant, la BAD entend significativement contribuer au relèvement du taux d’accès à l’électricité par le financement de l’hybridation de mini-réseaux dans les zones rurales de la Mauritanie. Les interventions de la Banque dans ce pilier consisteront également à renforcer la gouvernance du secteur, notamment du sous-secteur ressources énergétiques renouvelables.
A cet égard, la Banque pourra contribuer à une meilleure coordination des actions des partenaires dans le sous-secteur, et au renforcement des capacités humaines et institutionnelles nécessaires pour une meilleure exploitation des mini-réseaux hybrides. Ainsi, les femmes en milieu rural bénéficieront à plus d’un titre du déploiement de ces mini-réseaux. Non seulement l’accès local à l’électricité permettra de réduire les charges supportées par les ménages, il procurera plus de temps libre aux femmes qui pourront utiliser ce temps pour les activités génératrices de revenus. A cet effet, l’accès à l’électricité améliorera le quotidien des femmes et contribuera à les autonomiser économiquement.
Les actions envisagées dans ces deux piliers de la stratégie 2016-2020 de la BAD en Mauritanie seront financées par les ressources régulières de la BAD, et les ressources additionnelles à mobiliser auprès des fonds fiduciaires et divers autres fonds d’une part, et d’autre part auprès d’autres partenaires au développement en terme de co-financement. Ces actions s’inscrivent dans la continuité de la stratégie précédente de la BAD en Mauritanie.
Le DSP 2016-2020 de la BAD pour la Mauritanie a été préparé dans un contexte marqué par une conjoncture difficile caractérisée par la détérioration des termes de l’échange résultant de la baisse drastique des cours de matières premières (notamment du minerai de fer, principal produit d’exportation du pays) et les problèmes financiers y afférant. La préparation de ce document de stratégie a été effectuée à travers un large processus participatif et inclusif. Elle a également tiré profit de la présence physique de la Banque en Mauritanie à travers son Bureau de liaison.
« Ce DSP est opportun parce qu’il s’inscrit dans la continuité de la stratégie précédente de la Banque en Mauritanie en ce sens que les questions relatives au développement infrastructurel et à l’amélioration de la gouvernance (renforcement des capacités institutionnelles et humaines, promotion de la transparence, etc.) sont prises en compte de manière transversale dans les deux piliers du DSP qui vient d’être approuvé. C’est de la même manière que sont traitées dans le document les questions relatives au changement climatique et à la promotion du genre », a pour sa part précisé Jacob Kolster, Directeur régional Afrique du Nord de la BAD.
Source : LeCalame.info