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Violences en Egypte : vaste mouvement de condamnation en Mauritanie
lundi 29 juillet 2013
Depuis la destitution, le 3 juillet dernier, du président égyptien Mohamed Morsi, les réactions n’ont cessé de se multiplier en Mauritanie, notamment au niveau des partis politiques et des organisations de droits de l’ homme.
Les derniers affrontements entre partisans de Morsi et les forces de l’ordre, qui ont fait des dizaines de morts, ont suscité, en Mauritanie, un vaste mouvement de condamnation générale de ce " massacre des populations inoffensives défendant l’ordre institutionnel contre le coup d’Etat".
A cet égard, les islamistes modérés du parti Tawasoul (frères musulmans mauritaniens) ont été les premiers à tirer la sonnette d’ alarme, qualifiant ces événements de "boucherie barbare exécutée par les putschistes". Il a également souligné que le seul responsable de ces massacres "demeure le système putschiste mis en place en Egypte qui continue à perpétrer la tuerie et autres crimes contre le peuple égyptien".
Ce parti a en outre appelé le peuple mauritanien à apporter plus de soutien et à multiplier ses prières en faveur du peuple égyptien.
Les islamistes modérés avaient salué l’élection du président Morsi l’année dernière, estimant qu’il s’agit d’une victoire de " l’ islam contre la laïcité". Certains de leurs dirigeants ont été reçus par le président égyptien déchu au Caire.
Tawassoul a également exigé du gouvernement mauritanien de " rompre le silence" et d’exprimer clairement sa position "par rapport aux derniers développements de la situation en Egypte, où des dizaines de morts ont été enregistrés ce samedi", selon un communiqué de ce parti.
De leur côté, les dirigeants du courant salafiste (non armé) ont rendu public un communiqué condamnant violemment les " exactions commises par l’armée égyptienne à l’égard de manifestants musulmans qui revendiquent le retour au pouvoir du président Morsi".
Les signataires de ce communiqué, dont des oulémas, des docteurs de la pensée islamique et des prêcheurs, ont appelé les oulémas du monde musulmans "à apporter leur soutien au peuple musulman d’Egypte, dont la protection constitue une garantie pour l’avenir de la question palestinienne".
Plusieurs autres partis, aussi bien de l’opposition que proches du pouvoir, ont également exprimé leur ferme condamnation de la violence perpétrée contre le peuple égyptien par "les adeptes du coup d’Etat".
Ainsi, le Rassemblement des Forces démocratiques d’Ahmed Ould Daddah, principal parti d’opposition, a qualifié les victimes de la place Rabia al-Adawiyya de martyrs, avant d’appeler les gouvernements arabes et les organisations internationales à exprimer leur condamnation de "ces actes criminels enregistrés en Egypte".
L’Union des forces du progrès, parti d’opposition radicale, a condamné le "massacre de Rabia al-Adawiyya et appelé les Egyptiens à trouver un consensus de sortie de crise".
Pour sa part, l’Observatoire mauritanien des droits de l’ homme a qualifiés les événements d’Egypte de "crime contre l’ humanité". L’observatoire a également appelé les organisations internationales de droits de l’homme à constituer un front uni pour "stopper les opérations d’épuration qui visent les manifestants et les musulmans en Egypte".
Le 4 juillet dernier, la Mauritanie avait, dans un communiqué du département des Affaires étrangères, "pris acte des derniers développements sur la scène égyptienne, notamment la feuille de route adoptée et la prestation de serment du président de la Haute- Cour constitutionnelle, en qualité de président de la transition du pays".
Elle avait également exprimé le souhait que "ce dénouement soit un nouveau départ, permettant aux protagonistes politiques égyptiens de parvenir à des solutions douces et apaisées..".
Source : Agence Xinhua