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CEDEAO : le Maroc plus proche de l’adhésion que la Mauritanie ou la Tunisie

samedi 10 juin 2017


Au menu des principaux dossiers inscrits à l’ordre du jour de la tenue de la 51 session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO (Communauté ouest-africaine forte de 15 membres), figuraient « l’examen des demandes d’adhésion du Maroc et de statut d’observateur de la Tunisie à la CEDEAO, ainsi que l’accord d’association de la Mauritanie avec l’espace communautaire ». Des sujets qui ont connu de positives évolutions, au terme du Sommet tenu ce 4 juin à Monrovia.

Par Emmanuel-Gaël Gade

La demande d’adhésion du Royaume chérifien à la CEDEAO était considérée dans les coulisses du Sommet de Monrovia comme le principal enjeu diplomatique de cette rencontre de dirigeants ouest-africains, au regard du poids économique du Maroc à l’échelle de l’Afrique. Fruits des efforts déployés ces derniers mois par Rabat pour rallier le maximum d’Etats à cette cause diplomatique, les débats autour de l’acceptation ou non de la requête marocaine ont été concluants à l’issue de la rencontre.

Ainsi, sur le dossier marocain, les présidents de la CEDEAO « ont donné leur accord de principe pour son adhésion à la Communauté, en raison des liens forts et multidimensionnels de coopération avec l’Afrique de l’Ouest ». Pour ce faire, les premiers responsables de cet ensemble régional « ont demandé à la Commission de la CEDEAO d’examiner les implications d’une telle adhésion, conformément aux dispositions du Traité Révisé de la Communauté, et de soumettre les résultats à leur prochaine session prévue à Lomé (Togo) en décembre 2017 », souligne le Communiqué final ayant conclu cette session présidentielle.

Selon le think tank OCP Policy center, « le Maroc est le 2è investisseur africain en Afrique derrière Pretoria, et le 6ème plus grand investisseur africain dans le monde, avec un stock d’IDE (Investissements directs étrangers) de 4,5 milliards de dollars US ». En outre, le royaume a fait son retour au sein de l’Union africaine.

La Mauritanie priée de faire ses preuves

Sur les deux autres sujets devant aussi aboutir à terme à l’élargissement du nombre des pays membres de la CEDEAO, les Présidents et Chefs de gouvernement ont également pavé la voie à l’accélération des discussions.

« A la Mauritanie, ancien Etat membre de la CEDEAO, la session de Monrovia lui a demandé de présenter une requête de réadmission à la Communauté ; et ont accordé le statut d’observateur à la Tunisie. Pour ce faire, ils ont instruit la Commission de prendre les dispositions en vue de s’assurer que toutes les règles et procédures relatives au statut d’observateur sont adoptées », résume la Commission de la CEDEAO sur le sujet.

Seuls les présidents Patrice Talon du Bénin, Mahamadou Issoufou du Niger, et Muhammadu Buhari du Nigeria n’étaient pas présents à ce rendez-vous de la CEDEAO.

Faure Gnassingbé, 51 ans, Togolais, présidera jusqu’en juin 2018 aux destinées de cette communauté régionale. Au pouvoir depuis mai 2005, le dirigeant togolais succède à Ellen Sirleaf à la tête de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, la CER (Communauté économique régionale) la plus dynamique de l’UA (Union Africaine). Il aura notamment pour mission de finaliser l’élargissement de la CEDEAO à de nouveaux états membres du Maghreb, voire construire un pont solide entre son partenaire privilégié, Israël et les pays déjà membres ou en passe de le devenir. Un jeu d’équilibriste diplomatique en perspective même si l’absence du Maroc ne serait pas liée comme le laissait entendre un communiqué des Affaires Etrangères marocaines à la participation du PM israélien. Pour certains, le Maroc aurait préféré laisser la CEDEAO débattre en toute sérénité et objectivement sur son élargissement.

Source : AfriqueInside.com