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De retour de Nimzath, des pèlerins demandent la construction d’un pont sur le fleuve

lundi 12 août 2013


Des pèlerins sénégalais de la ziarra annuelle de Nimzath réclament la construction d’un pont sur le fleuve Sénégal, pour éviter les longues files d’attente auxquelles ils sont soumis à la frontière mauritanienne, au moment de rentrer au Sénégal, après leur séjour religieux.

Le bac de Rosso, reliant le Sénégal à la Mauritanie, refusait du monde depuis vendredi, avec l’arrivée sur place des premiers pèlerins sénégalais, de retour de Nimzath où ils ont participé, en territoire mauritanien, à une ziarra annuelle très courue des adeptes de la khadriya, l’une des principales confréries musulmanes.

Après la fin de cette ziarra et la célébration jeudi de l’Aïd-el-fitr, qui marque la fin du jeûne musulman, de nombreux pèlerins ont pris d’assaut les routes pour le retour au Sénégal, se trouvant ainsi bloqués à la frontière dès vendredi matin, à attendant de pouvoir prendre le bac pour la traversée du fleuve.

A quelques kilomètres de Rosso-Mauritanie, de longues files de voitures se formaient vendredi, aux environs de midi. Rien ne bougeait ou à peine. Des voyageurs pensaient à un embouteillage. Mais en fait, il s’agissait d’une file d’attente qui conduisait jusqu’au bac.

"On a quitté Nimzath à 6 heures du matin pour arriver à 8 heures à Rosso. Mais depuis qu’on est là, le véhicule n’a roulé que dix minutes. Je ne comprends pas ce qui les empêche de construire un pont", déclare Salif Ba.

Ce fidèle sénégalais avoue avoir essayé de contourner la ville pour s’approcher du bac, mais s’est heurté à des éléments de la gendarmerie mauritanienne qui lui ont intimé l’ordre de rentrer dans les rangs.

"Nous ne faisons qu’appliquer les ordres, il n’y a de privilège accordé à personne. Tout ce qu’on demande, c’est que chacun suive les rangs par ordre d’arrivée (…) Nous dormons à peine 3 heures de temps par jour et tout ça pour satisfaire les voyageurs mais surtout, les pèlerins sénégalais", explique un gendarme mauritanien.

Les éléments des forces de la gendarmerie mauritanienne, présentes tous les cent mètres, contrôlaient de près l’avancement des véhicules. Les automobilistes ne se déplaçaient que toutes les 30 minutes pratiquement, pour une dizaine de mètres, du fait de l’importance de la file d’attente qui s’étend sur plusieurs kilomètres.

"Chaque année, c’est la même chose, le retour est difficile, car tout le monde quitte Nimzath en même temps", fait valoir une automobiliste d’une quarantaine d’années, assise à même le sol, prés du bus qui la transportait.

"On n’arrive pas à comprendre que le bac soit autorisé à faire des pauses de 4 heures de temps par jour durant la ziarra annuelle. S’il y avait un pont, le problème ne se serait pas posé", peste Samba Dieng, chauffeur de bus de son état.

Le président de l’association des khadres de la LONASE, Alioune Badara Diallo, se désole à son tour de cette situation, estimant que seule la construction d’un pont peut résoudre ce problème. "Depuis des dizaines d’années, c’est les mêmes problèmes que nous rencontrons. Il est temps de trouver une solution", ajoute-t-il.

Aïda Niang, par exemple, dit avoir quitté Nimzath vendredi vers midi, pour n’arriver au bac qu’à minuit. "En réalité, nous sommes arrivés à Rosso en début de soirée, mais la queue était tellement longue qu’on n’a accédé au bac qu’après minuit", fait-elle savoir.

Comme Aïda, beaucoup de pèlerins ont dû passer la nuit à Rosso-Mauritanie, car la rotation des deux bacs a été suspendue vers 2 heures du matin pour ne reprendre qu’à 9 heures le lendemain, samedi. Par conséquent, beaucoup de voyageurs et de pèlerins qui doivent rejoindre Dakar restaient encore sur les routes pour de longues heures.

MF/BK

Source : FocusActu (Sénégal)