Discours de M. l’Ambassadeur de France en Mauritanie à l’occasion du 14 juillet 2014

« Messieurs les Ministres,
Madame la Présidente,
Chers collègues,
Chers anciens combattants,
Chers amis,

Comme les 2 années précédentes, et pour la dernière fois en ce qui me concerne, je suis très heureux, mais aussi quelque peu nostalgique, de vous accueillir à la Résidence pour célébrer ensemble la Fête Nationale Française. Mon successeur, Joël Meyer, actuellement Consul général à Milan, devrait prendre ses fonctions à Nouakchott début septembre, accompagné de sa famille. Il possède une expérience africaine, ayant assumé les fonctions de Premier Conseiller à Bamako il y a une dizaine d’années.

Pour la célébration de la fête nationale en 2014, à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, une belle exposition présentée sur les grilles d’accès à la Résidence, fait honneur aux anciens combattants de Mauritanie, de même naturellement que le traditionnel défilé militaire sur les Champs Élysées rendant honneur entre autres aux troupes étrangères ayant combattu aux côtés de la France lors des deux guerres mondiales, défilé auquel la Mauritanie est représentée par son ministre de la Défense, M. Radhi.
Je voudrais saluer en premier lieu les membres présents ici ce soir de la délégation officielle (conduite par le Ministre des Affaires économiques et du Développement, au nom du Ministre des Affaires étrangères) et vous demander de transmettre au Président Mohamed ould Abdel Aziz mes remerciements les plus chaleureux pour le message qu’il a adressé ce jour au Président François Hollande. Je souhaiterais également adresser à nos amis musulmans mes vœux de joyeuse poursuite de la fête de Ramadan.
C’est aussi pour moi l’occasion de saluer M. Boubou Syllla, notre nouveau Conseiller consulaire élu le 25 mai dernier, et tous nos compatriotes venus célébrer ensemble le 14 juillet en Mauritanie. Je veux également remercier les groupes français qui ont généreusement contribué cette année à l’organisation de cette soirée.
Cette année en France n’aura pas été des plus faciles sur les plans économique et social. Des efforts considérables ont été effectués pour relancer la croissance et l’emploi, de pair avec la quête d’un équilibre budgétaire amélioré. Certains indicateurs laissent désormais entrevoir une amélioration sur les deux premiers objectifs. Le combat se poursuit pour concrétiser le troisième.
En politique internationale, notre pays s’honore d’avoir été à la pointe du combat mené pour mettre fin aux affrontements au Mali voisin et juguler la menace du terrorisme d’AQMI et de ses affiliés. L’élection du nouveau Président du Mali, la nomination d’un ministre pour la réconciliation et le développement des régions du Nord et la signature fin mai d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement de Bamako et trois mouvements de l’Azawad, à l’issue de la médiation couronnée de succès du Président Aziz, Président de l’Union Africaine, éloignent de la frontière mauritanienne les risques sécuritaires, mais ils ne les suppriment pas. A cet égard, le Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient d’annoncer que l’opération Serval serait remplacée par une nouvelle opération régionale, baptisée Barkhane, pour combattre le terrorisme dans le Sahara et au Sahel. Les dangers persistent en effet dans la région, qui exigent des concessions de la part de toutes les parties maliennes, et de nous le maintien d’une vigilance de tous les instants.
En Syrie, les affrontements et la répression aveugle, en particulier l’usage d’armes chimiques contre la population civile, se sont accrus d’une façon que personne n’avait imaginé. En Libye, en Iraq, en RCA, en Ukraine, de redoutables foyers de violence sont apparus, qui ne pourront être maîtrisés que par le retour à la raison des parties en conflits, et l’aide de la communauté internationale.
Sur tous ces sujets, le dialogue entre la Mauritanie et la France aura été permanent au cours de l’année écoulée, d’abord au niveau des deux Présidents (notamment à Paris en décembre dernier lors du Sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique, ainsi qu’à Bruxelles à l’occasion du Sommet UE-Afrique), et devrait se poursuivre en août prochain, lors de la commémoration du débarquement de Provence, puis en septembre dans le cadre d’une visite officielle du Président Aziz en France.
Les visites ministérielles ont été également nombreuses. Après Laurent Fabius, les 15 et 16 avril 2013, ont en effet effectué une visite en Mauritanie au cours des derniers mois tour à tour les ministres de l’intérieur, Manuel Valls, et du travail, Michel Sapin, fidèles amis de la Mauritanie, mais aussi les ministres de la Défense, M. Jean-Yves Le Drian, et à nouveau de l’Intérieur, M. Bernard Cazeneuve, à l’occasion d’une importante réunion des Ministres de l’Intérieur du G5 Sahel, nouvelle organisation régionale à la création de laquelle la Mauritanie a beaucoup contribué. Dans ce contexte, le ministre mauritanien de l’Intérieur, M. Rare, s’est à son tour rendu en France, à l’invitation de son homologue français.
Plus que jamais, la Mauritanie et la France partagent la conviction que l’extrémisme et le terrorisme ne se combattent pas seulement par la force, mais aussi par le progrès social, le développement économique, la promotion des valeurs de démocratie et de défense des Droits de l’Homme.
A cet égard, avec la tenue à l’automne 2013 des élections législatives et municipales, puis le mois dernier des présidentielles qui ont abouti à la reconduction du mandat du Président Aziz, la Mauritanie entre dans une période propice à un nouveau dialogue, qui peut constituer une opportunité majeure pour apporter des idées nouvelles sur le développement économique et social du pays, la poursuite de la mise en valeur et le partage équitable de ses richesses, le renforcement de la gouvernance démocratique, l’amélioration du système judiciaire du pays, ainsi que de ses structures éducatives et de santé etc... bref, pour répondre au mieux aux attentes légitimes de la population mauritanienne, mais aussi pour renforcer la contribution de la communauté internationale à l’émergence d’une nouvelle Mauritanie plus prospère, mais aussi plus solidaire.
Dans ces différents domaines, la France continuera à apporter toute son aide à travers ses services extérieurs, notamment l’Agence Française de Développement, le Service de Coopération et d’Action Culturelle, ainsi que les ONG françaises actives dans les secteurs humanitaires et du développement, le Service Économique et les Conseillers du Commerce Extérieur Français, les services de l’attaché de défense et de l’attaché de sécurité intérieure.
Je saisis cette occasion pour remercier plus particulièrement certains collaborateurs qui partent cet été, le Colonel Betsch, Attaché de Défense, M. Sylvain Fourcassié, Chef du Service de Coopération et d’Action Culturelle, M. Abboud Zaoui, Chef du Service économique, M. Jean-Paul Durin, Directeur de l’Alliance franco-mauritanienne de Nouakchott, ainsi que tous ceux, Français, Mauritaniens et autres, qui agissent chaque jour solidairement pour favoriser le progrès démocratique et social, ainsi que l’essor économique de ce pays.

Vive la France, vive la Mauritanie, vivent l’amitié et la coopération franco-mauritaniennes !
Je vous remercie. »