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Glencore prend le train du fer en Mauritanie

lundi 31 mars 2014


L’accord vient d’être conclu : pour 1 milliard de dollars, le géant Glencore va pouvoir utiliser les installations ferroviaires de la société nationale industriel et minières de Mauritanie, la mythique ligne Zouerate-Nouadhibou.

Deux ans de négociations, un accord préalable, 1 milliard de dollars. Glencore va donc pouvoir utiliser le mythique train minéralier de la SNIM. La société nationale industrielle et minière de Mauritanie. Un mot de ce train bleu et les images défilent, les histoires se racontent. Il n’a pas de pareil. Il est lourd, long de plus de 2 km, il est lent, 18 heures pour relier la ville minière de Zouerate et le port minéralier de Nouadhibou. Il est précieux. Deux fois par jour, ce train tracte 200 wagons, plusieurs milliers de tonnes de minerai de fer. Sans lui, pas d’accès à la mer, c’est la seule voie ferrée du pays, et depuis qu’il roule, ce train n’a jamais rien tracté d’autre que du minerai extrait par la SNIM. Le ticket, oui, est cher, mais il est important.

C’est le début d’une aventure pour Glencore. Sur un plan stratégique, cela fait longtemps que le négociant veut poursuivre sa diversification et faire du minerai de fer. Il a 3 projets miniers en gestation rien qu’en Mauritanie. Mais les négociations ont duré et elles débouchent à un mauvais moment. La demande d’acier de la Chine — premier consommateur mondial — a ralenti, et le prix du fer a chuté pour atteindre son plus bas depuis 18 mois à 104 dollars la tonne. Le marché a été ramené à la réalité : où en est l’offre, où en est la demande. Mais si le tempo n’est pas le bon, l’introduction de Glencore sur le marché du fer semble sur les rails.

Les gisements sur lesquels le négociant Glencore compte investir porteront sur les 20, les 30 prochaines années, le minerai mauritanien est de très bonne qualité et trouvera preneur, notamment en Europe en raison de la proximité du marché, explique Christian Hocquard, économiste des matières premières au BRGM — bureau de recherches géologiques et minières. Et si les 3 géants du fer se sont arrangés pour se réserver le marché chinois, l’Inde, qui poursuit son industrialisation son urbanisation, pourrait être gourmande du minerai mauritanien vendu par Glencore.

Source : RFI