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La Mauritanie déclare sa frontière avec l’Algérie zone militaire interdite aux civils
lundi 17 juillet 2017
Face aux multiples incidents qui surviennent au nord-est de la Mauritanie, dont tout dernièrement l’arrestation d’orpailleurs mauritaniens par l’armée algérienne et les multiples arrestations de trafiquants de toute sorte à la frontière avec l’Algérie et aux menaces que suscitent des groupes terroristes qui essaiment au niveau du triangle constituant la frontière Mauritano-algéro-malienne, le gouvernement mauritanien a pris une décision radicale.
Le ministère de la Défense a ainsi diffusé hier soir un communiqué qui a surpris nombre de Mauritaniens par le ton utilisé, qui ne peut qu’attester certaines craintes. « Le ministère de la Défense nationale porte à la connaissance de l’ensemble de la population, et en particulier celle résidant ou visitant le nord de la Mauritanie, que la zone définie ci-après est une zone militaire : quadrilatère compris entre Cheggat au nord-est, Ain Ben Tili, au nord-ouest, Dhar Tichitt au sud-ouest et Lemreyya au sud », souligne le communiqué. En clair, c’est quasiment toute la frontière mauritano-algérienne qui est déclarée zone militaire et donc interdite aux civils de façon absolue.
Selon le ministère de la Défense, « tout individu circulant ou transitant dans cette partie du territoire national sera traité comme cible militaire ».
Partant, le ministère de la Défense mauritanienne "demande à l’ensemble des Mauritaniens d’éviter de mettre leur vie en péril en accédant à cette zone."
Pour les autorités de la Défense, cette interdiction est justifiée par le fait qu’il est impossible pour l’armée de distinguer les paisibles citoyens des trafiquants de toutes sortes qui pullulent dans cette région.
Cette région est marque par des flux de trafics nombreux de contrebandiers (carburants, cigarettes, marchandises, etc.), de drogues, etc., et la proximité de cette zone avec le Mali où sévissent des groupes terroristes qui constituent une menace pour la région.
Cette interdiction intervient quelques jours après l’annonce du lancement du G5 Sahel, organisation censée lutter contre le terrorisme au niveau de la région et à laquelle s’est associée la Mauritanie, épargnée depuis 2011 par les attaques terroristes et qui avait préféré ne pas intervenir dans la lutte que mène la France et les pays d’Afrique de l’ouest et centrale contre les terroristes au Mali.
Pour rappel, en 2005, une attaque du GSPC algérien contre une unité de l’armée mauritanienne avait fait 15 morts, 2 disparus et 17 blessés dans les rangs de l’armée mauritanienne dans la localité de Lemgheity, située dans cette zone déclarée désormais militaire. Cette attaque avait précipité la chute du régime de l’ancien président Ould Taya.
Il faut aussi souligner que cette région fait l’objet de recherches d’or de la part d’orpailleurs mauritaniens. Tout dernièrement, une dizaine de Mauritaniens avaient d’ailleurs été capturés par l’armée algérienne qui les accusait de s’être introduits dans le territoire algérien, ce que réfutaient les Mauritaniens.
Autre conséquence de cette déclaration de zone militaire, avec interdiction absolue de circulation et de transit aux civils, aussi bien les Mauritaniens que des non Mauritaniens : elle va porter un coup d’arrêt aux échanges de toutes sortes et déplacements fréquents entre les populations de Tindouf et celles des régions nord-mauritaniennes, qui y échangent des produits alimentaires, le plus souvent provenant du détournement des aides alimentaires, des cigarettes de contrebande, du carburant, etc.
Source : Le360.ma (Maroc)