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La Mauritanie un pays qui revient de loin
dimanche 18 mai 2014
Une revue de presse de l’actualité africaine ne suscite guerre d’intérêt majeure. En dehors des conflits récurrents et d’autres calamités cycliques, l’Afrique n’offre au spectateur très souvent que désolations et découragements. Un intérêt compensatoire de l’opinion mondiale fatiguée d’avoir de l’Afrique que des négatifs inutilisables pour la reproduction n’a guerre permis de rehausser ce continent décidément particulier.
Pourtant dans ce chaos phénoménal certains pays résistent à la fatalité et même bousculent le destin. Pour ne pas citer que le Ghana, la Tanzanie, le Maroc, la Mauritanie modeste pays à cheval entre le Maghreb et l’Afrique de l’ouest s’entête dans la voie du progrès depuis quelque année.
Pays en lambeaux institutionnels de 1978 aux années 2000, la Mauritanie a connu le cycle infernal des putschs et autres révolutions de palais qui ont jadis et d’ailleurs toujours freiné la consolidation institutionnelle des pays africains.
Dirigée plus de vingt ans par Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya d’une main de fer, la Mauritanie a longtemps sombrée dans le cycle de la remise en cause perpétuelle de son modèle politique négligeant du coup la question d’une approche institutionnelle sensée arrimer le pays dans la voie du développement. Moult années durant le paysage de la Mauritanie a buté à des questions idéologiques, identitaires avant de s’arc-bouter à une démocratie déficitaire et fragile sortie du sommet de la Baule dans les années 90. La presque stabilité institutionnelle du pays consécutive aux injonctions de la Baule ne dissipa point l’antagonisme social du pays hérité de la lutte idéologique entre plusieurs courants nationalistes qui traversèrent le pays par le passé.
Le Baasisme, le Nassérisme, les deux principaux courants qui ont bercé la Mauritanie ont eu pour point commun de museler toute revendication identitaire réduisant ainsi une partie des mauritaniens à un rôle d’acteur passif de la vie politique.
Les soubresauts idéologiques ont occasionné la plus grande fracture de l’histoire de la Mauritanie. En avril 1989 un déchainement de haine longtemps contenu entre les communautés déclencha une sorte d’épuration prenant pour prétexte l’appartenance de la communauté négro-africaine de Mauritanie au Sénégal.
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Instrumentalisé par certaines loges, la crise mauritano-sénégalaise à défaut d’aboutir à un conflit armé ouvert entre les deux pays, permis aux idéologues panarabes mauritaniens cautionnés par le dictateur irakien Saddam Hussein de mettre en œuvre un processus similaire à celui qu’a connu les Kurdes et les Chiites en Irak. Une expulsion manu-militari des populations negro-mauritaniennes basée sur le soupçon et la délation conduisit à une catastrophe humanitaire qui polarise encore aujourd’hui le débat politique mauritanien et empêche une intégration sociale des communautés vers une appartenance mauritanienne homogène.
L’exception Mohamed Ould Abdel Aziz
Lieutenant, le Capitaine, le Commandant, le Lieutenant-colonel, le Colonel, puis le General et pourquoi pas le Marechal que sais-je d’autres encore l’Amiral Mohamed Ould Abdel Aziz longtemps gardien inamovible de Taya a déjoué tous les pronostics pour finalement s’imposer au terme d’une attente de pas moins de 20 ans comme président de la République Islamique de Mauritanie.
L’histoire de Mohamed Ould Abdel Aziz est particulière et son parcours est singulier. Jeune délinquant dit-on, à Rosso (Mauritanie) où il fut apprenti mécanicien, agresseur au Sénégal du coté de Louga, le jeune Mohamed fut recyclé par un proche qui l’enrôla de force dans l’armée. L’armée était toujours la solution pour les jeunes récalcitrants Mohamed Ould Abdel Aziz y trouva une sorte de vie équilibrée qui lui permettra de répondre à « l’Appel du destin ». Les années de bidasse l’ont rendues introverti et développées en lui un gout du secret que même sa propre famille n’arrive pas à briser.
N’ayant quasiment pas d’amis, il était l’homme type pour Taya qui était lui aussi timide pour prendre en charge le Bataillon de la Garde Présidentielle, une sorte de milice prétorienne lourdement armée et puissamment disciplinée pour veiller à la sécurité du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya. Artisan de la restructuration du BASEP, Mohamed Ould Abdel Aziz prouva ses qualités militaires lors du putsch presque réussi des « Cavaliers du changement » un conglomérat de ressortissants de l’est de la Mauritanie qui a réussi à s’emparer du palais présidentiel et de tous les points névralgiques de Nouakchott avant d’être déloger par les tirés croisés des Bérets rouge et de la BASEP.
Parfait inconnu du sérail politique mauritanien Ould Abdel Aziz, homme effacé AZIZ eu le temps d’observer la danse du ventre des hommes politiques mauritaniens devant Ould Taya et les mesquineries de toute la classe mauritanienne confondue face au pouvoir. Des années durant il n’y que dégouts et répugnances pour les intellectuels de son pays prêts à se prostituer devant n’importe quel clients. Si aujourd’hui le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’accorde aucun crédit aux intellectuels mauritaniens cela est le résultat de leur influence néfaste sur l’administration.
Pièce maitresse de la chute de Maaouiya Ould Sid’Ahmed, Mohamed Ould Abdel Aziz au lieu de sortir de l’ombre préféra rester avec « Sa » troupe de la BASEP pour une fois de plus observer cette nouvelle Mauritanie débarrasser de Taya.
Membre du CMJD, il s’opposa à son illustre cousin Ely Ould Mohamed Vall qui par une stratégie dite du « Vote blanc » voulu torpiller le processus électoral et prolonger la transition et peut-être se faire élire ?
Ayant une idée fixe de la classe politique mauritanienne qu’il considère comme « pourrie », Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut se faire à l’idée d’une Mauritanie dirigée par un certain Ahmed Ould Dadah. Un vieux routier des années Taya qui a d’ailleurs permis à celui-ci de consolider son pouvoir par son désir ardent et ses calculs insensés de devenir « Contre vent et marrée » président de la Mauritanie.
La solution à laquelle adhéra Aziz est l’acceptation de soutenir Sidi Ould cheikh Abdallahi. Homme inconnu de la plus part des mauritaniens, Sidi sorti de nulle part avait le profil de l’homme capable de restructurer la Mauritanie. Mais celui-ci sous grande influence d’une épouse envahissante a jugé nécessaire de s’attaquer à l’homme qui a mis sa vie en balance pour voir l’avènement d’une réelle Mauritanie.
Enfin chef comme Napoléon
Confronté à une rébellion parlementaire, le président Ould Cheikh Abdallahi, sur injonction de sa femme jugea nécessaire de limogé les généraux qu’il a lui-même promu. Pourtant quelque temps auparavant le meme président Sidi sur les ondes avait affirmé avoir le soutien de son armée. Aussi peu de temps avant sa femme avait qualifié les députés frondeurs d’être mal élus. C’était sans compter sur celui qui a osé défier Ould Taya et Ely.
Comme le lion Corse, le général Mohamed Ould Abdel Aziz est entré dans l’histoire de son pays par circonstances. Un proche de lui affirme que le général n’a jamais aimé être sous les projecteurs. Mais les circonstances ne lui ont guerre laissées le choix. Il avait même refusé d’accéder au grade de général de brigade mais l’offre insistante de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et de son ministre Zein Ould Zeidane ne lui ne lui laissa guerre le choix. C’est ainsi qu’il proposa aussi a ce grade ses camarades Gazouany et Negri.
Comme Napoléon venu rectifier la France, Mohamed Ould Abdel Aziz qualifia sa révolution de palais de « Rectification » par rapport à l’époque sidienne. Le directoire mis en place à travers un haut conseil ressemble à s’y méprendre à celui du 18 Brumaire.
Traversé par le doute. Faut-il encore livrer la Mauritanie à une classe politique incapable et incompétente ? Non, cette fois-ci Mohamed Ould Abdel Aziz prendre ses responsabilités. Il dirigera la Mauritanie qu’à cela ne tienne.
Durant la « crise rectificative » le général grand connaisseur des hommes politiques de son pays laissa miroiter stratégiquement son désintérêt pour le pouvoir.
Les premiers à applaudir la Rectification se comptent parmi nos « valeureux » politiciens. Ahmed Ould Dadah, Ibrahima Moctar Sarr bref toute la classe politique de manière progressive a intégré la Rectification avant d’être à leur tour intégrer par la rectification.
Le défilement servile de la classe politique au palais ocre juste après la déposition de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, confirma aux yeux de Mohamed Ould Abdel Aziz le manque de crédit de cette classe vorace du pouvoir et mue par intérêt égoïste des uns et profits particuliers des autres. Apres avoir découvert avec effarement les intensions du général, cette même classe qui pensait mener le général du bout du nez entra en rébellion tardive pour stopper les ambitions de l’homme qui a tant donné pour le relèvement de la Mauritanie. Stratège et tacticien Aziz laissa se mettre en place un gouvernement de transition pour affiner sa candidature. Suivant en cela la tactique de « reculer pour mieux sauter » pendant les autres politiciens faisaient du sur-place.
Pour trancher d’avec le passé le président Mohamed Ould Abdel Aziz inaugura son règne par des « Etats généraux » dans divers secteurs. Cela lui permit d’étudier d’avantage cette classe politique incapable même à se concerter sur une feuille de route ou un programme concret de mise en route de la Mauritanie. Ainsi pour bannir définitivement, à raison d’ailleurs, ces hommes piètres politiciens, Mohamed Ould Abdel Aziz décida de prendre les choses en main. Face à l’absence d’une classe politique homogène, le général se rabattu sur le peuple pour entrer en campagne avec comme thème majeur « la lutte contre la corruption » d’où son appellation de « président des pauvres ». Le virage populiste du président lui attira la sympathie de la grande majorité des mauritaniens laissés pour compte par tous les hommes politiques.
S’appuyant sur les démunis Mohamed Ould Abdel Aziz entra serein dans la compagne présidentielle et assuré de rempoter la victoire une victoire due au peuple. Chose impensable dans une Mauritanie commerçante, le président Aziz osa s’attaquer à quelques richissimes hommes d’affaires de la place longtemps coqueluches de cet état-providence qui allait droit au mur.
Dans un programme ambitieux de restructuration des finances publiques le volontarisme du président Mohamed Ould Abdel Aziz permit de renflouer les caisses de l’Etat jadis vides et du coup d’équilibrer une balance commerciale longtemps livrée aux aléas des Institutions financières internationales. Cette politique d’économie tout azimut permit la mise en place du programme « Espoir ». Une politique de subvention des denrées de premières nécessitées à travers des boutiques spécialisées à travers le pays. Le poisson jadis concentré dans les marmites de la ville de Nouakchott s’exporta sur l’étendu du territoire pour des populations qui ne connaissaient même pas l’odeur du « yaye-boy », sorte de poisson caractérisé par des arêtes.
La Nouvelle Mauritanie
L’avènement de Mohamed Ould Abdel Aziz a ouvert un nouveau chapitre pour la Mauritanie. Tranchant d’avec le passé pollué de crispations identitaires et autres revendications sociales, Mohamed Ould Abdel Aziz se position au centre du débat politique mauritanien.
Il accepte d’ouvrir tous les dossiers et de faire face aux responsabilités de l’Etat face à l’histoire de la Mauritanie dont il est désormais le chef. Rien ne pouvant impressionner Le président Aziz il était alors bien outillé pour aborder tous les sujets pendants que ses prédécesseurs ont timidement abordé voir même pas.
Il prend d’abord le dossier des déportés déjà timidement abordé par son prédécesseur. Pour prouver sa bonne il effectue un acte symbolique en priant pour toutes les victimes des événements. Un système d’indemnisation et de distribuions des terres pour les déportés parmi d’autres mesures sensées mettre fin au passif humanitaire de l’Etat mauritanien. La politisation du dossier des refugiés continue d’aiguiser les passions. Cela eut pour conséquences de greffer plusieurs ramifications au dossier et aussi d’empêcher une solution efficiente du problème.
L’esclavage un autre dossier récurrent de l’histoire la Mauritanie. Enraciné dans la psychologique sociale de la Mauritanie, l’esclavage a subi sous le président Aziz, plusieurs reformes par diverses approches. Une Agence est d’ailleurs mise en place pour s’occuper de toute forme d’atteinte au droit humain. Aujourd’hui la Mauritanie affiche une normalité rassurante.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui affiche un volontarisme, capitalise à la tête de la Mauritanie plus de succès que d’échecs. Ainsi en engageant le chantier de la reforme de l’état civil, le président montre là sa préoccupation à doter la Mauritanie de moyens efficients pour anticiper certains dysfonctionnements dû au manque de chiffres. Mais comme en Mauritanie tout est quasiment compliqué, il faut un personnage déterminé pour réussir. La tournure politique de ce dossier n’empêcha pas le président de persister. Face aux diverses complications du projet, le président garda de cap et le projet est de nos jours quasiment bouclé.
L’ouverture de nombreux chantiers notamment la construction de plusieurs routes pour désenclaver les contrées de la Mauritanie et la restauration de divers bâtiments publics édifient sur les intensions du président. Le nouvel aéroport de Nouakchott couronne de manière spectaculaire le succès progressiste de président. L’avantage de la Mauritanie avec Mohamed Ould Abdel Aziz est de connaitre plusieurs indicateurs positifs de développement. On sait que le président est constamment à recherche de nouvelles pistes pour relever le niveau des indicateurs de développement. Cette politique à d’ailleurs produit ses effets visible à travers le dynamisme sans précédent du gouvernement mauritanien. L’implication direct des ministres dans les projets qui d’ailleurs sont directement supervisés par le président par des déplacements incognito sur le terrain montre encore l’excellence de la méthode Aziz.
Aujourd’hui la liberté sous toutes ses formes est une réalité en Mauritanie. Le nombre de manifestations, la multiplication des formes d’expression édifient le visiteur sur la marche future de ce pays qui revient de loin.
Source : AgoraVox