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La corruption s’aggrave, les Etats moins aptes à l’endiguer

mardi 9 juillet 2013


Une majorité de personnes, dans le monde entier, estime que la corruption s’est accentuée au cours des deux dernières années, et juge les gouvernements moins efficaces dans la lutte pour l’éradiquer depuis la crise financière de 2008, selon une enquête rendue publique mardi par l’organisation Transparency International.

Ce "baromètre mondial de la corruption" est le plus important jamais réalisé par l’organisation, dont le siège est à Berlin. Cent quatorze mille personnes ont été interrogées dans 107 pays à propos de la corruption et sur les institutions jugées les plus corrompues.

Selon cette enquête, les partis politiques sont considérés comme le pan de la société le plus corrompu, avec une note de 3,8 sur une échelle allant de 1 ("pas du tout corrompu") à 5 ("extrêmement corrompu").

Seules 23% des personnes interrogées pensent que les efforts de leur gouvernement pour combattre la corruption sont efficaces, alors qu’ils étaient 32% à le penser en 2008.

"Les hommes politiques eux-mêmes ont beaucoup à faire pour regagner la confiance" de l’opinion, écrit Transparency International. "Le baromètre traduit une crise de confiance envers la politique, et une véritable inquiétude concernant l’efficacité des institutions chargées de traduire les criminels devant la justice".

La deuxième institution jugée la plus corrompue, à l’échelle mondiale, est la police, avec une note de 3,7. Trois catégories d’institutions - fonction publique, parlement et appareil judiciaire - se rangent juste derrière, avec des notes égales, 3,6.

Les médias, en neuvième place, obtiennent 3,1 globalement. Dans le détail, c’est en Australie et en Grande-Bretagne qu’ils sont perçus comme le plus corrompus.

Le secteur privé et les services médicaux obtiennent 3,3 dans ce baromètre de la corruption, tandis que le système éducatif vient à la place suivante avec 3,2.

L’armée arrive ensuite avec 2,9, suivie par les ONG (2,7) et enfin ce sont les institutions religieuses qui sont jugées le moins corrompues, avec 2,6.

Si les institutions religieuses arrivent au 12e rang mondial des institutions passées en revue et s’en sortent le mieux, elles sont cependant perçues dans certains pays comme "fortement corrompues". C’est le cas en Israël, au Japon, au Soudan et au Soudan du Sud, où elles dépassent le score de 4.

Erik Kirschbaum ; Eric Faye pour le service français

(Reuters)