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La jeunesse à la rescousse du 7e art en Mauritanie

samedi 9 novembre 2013


La première édition du festival maghrébin du film a permis au 7ème art mauritanien, jusque-là méconnu, et à travers la projection de courts-métrages et de films documentaires, de faire surface. Cette émergence du 7ème art dans ce pays, longtemps absent, est le fruit des efforts consentis par une jeunesse ambitieuse est déterminée à relancer le cinéma à travers des ?uvres à même d’être en compétitions officielles dans différents rendez-vous régionaux et internationaux. Ainsi, « 1989 », un film documentaire de Jibril Diao, présenté jeudi, a suscité l’intérêt du public de la Cinémathèque d’Alger qui a abrité la projection des courts-métrages et de documentaires. Ce documentaire de 45 minutes, relate les évènements de 1989, survenus suite à un différend avec le Sénégal. Le réalisateur, alors âgé de 10 ans, s’est appuyé sur les témoignages de gens ayant vécus ce conflit ethnique qui a fait des centaines de morts. « Je voulais faire un travail de mémoire car les victimes de cette tragédie souffrent de séquelles psychologiques suite à l’humiliation qu’ils avaient subi », a souligné le réalisateur. Il a indiqué lors du débat avoir rencontré des difficultés en réalisant ce film, sans images vives sur ces évènements car, a-t-il dit, la quête de ses sources d’archives, réalisées alors par des médias irakiens, nécessitait d’énormes moyens. Pour Mohamed Lamine Sidi Abdellah, présent avec un court-métrage de 6 minutes, le cinéma mauritanien dont la naissance date des années 1960, n’a pas suscité un grand intérêt chez un public qui le voyait alors étrange par rapport à ses us.

Mais ces dernières années, a-t-il poursuivi, le 7ème art commence, même timidement, à occuper une place notamment après la création de « La maison des cinéastes mauritaniens » qui offre des sessions de formation et des ateliers en matière d’écriture de scénario, de réalisation et de montage sous la houlette d’enseignants mauritaniens et égyptiens.

Cette association présidée par le réalisateur Abderrahmane Ahmed Salem, est à l’origine, a-t-il rappelé, de la création du festival de Nouakchott du court-métrage dont la 8ème édition, organisée en octobre dernier, a vu la participation de films arabes et étrangers.

Cette jeune génération de cinéastes tâche, a-t-il soutenu, à porter les préoccupations de la société notamment des jeunes comme l’émigration, sujet fétiche du réalisateur Abderrahmane Sisko. Mohamed Lamine Sidi Abdellah est présent dans ce festival avec « Mahmoud », un court-métrage de 6 minutes qui relate la lutte des classes, le racisme et l’esclavage durant le 19e siècle dans le sud du pays.

Source : Le Courier d’Algérie