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Le henné, une tradition encore perpétuée en Mauritanie

mardi 21 juillet 2015


La femme mauritanienne connue pour sa beauté naturelle, ne manque de faire usage de henné pour se faire belle, notamment à l’occasion des fêtes religieuses, comme celle de l’Aïd el-Fitr,célébrée vendredi dans le pays.

A cette occasion, les salons de "henné", que l’on comptent par centaines dans la capitale Nouakchott, ont rivalisé pour réaliser leur plus grand chiffre d’affaires. Des femmes de toutes les couches sociales s’y sont rendues pour se rendre encore plus belles grâce au tatouage naturel du henné.
Un henné complet, c’est-à-dire les mains et les pieds compris, coûte la bagatelle de six à dix mille ouguiyas (20 à 50 USD), selon que la coiffeuse (hannaya) utilise ou non des ingrédients et matériaux naturels ou industriels. Le henné existe sous sa forme naturelle de feuilles cueillies directement séchées et transformées en poudre. Une fois diluée et pétrifiée, cette poudre constitue une matière très malléable par laquelle ces femmes réalisent des figures de tatouage superficiel et éphémère admirables sur les pieds et les mains et même sur des parties des bras et des jambes de leurs clientes, lesquelles ne manquent pas de rendre généreusement la rétribution satisfaisante.
Une fois appliqué, le henné peut rester flambant pendant au moins une semaine, surtout quand la femme évite des travaux qui peuvent l’altérer. Elle doit utiliser des gants quand elle fait la cuisine ou soigne ses enfants.
L’usage du henné est une pratique que les Mauritaniennes ont connue depuis des siècles. Cela fait partie de la grande tradition. Il s’utilisait à l’occasion de fête, de mariage et même pour des soins de beauté et de finesse chers aux femmes de ce pays.
Le henné des jeunes mariées était particulièrement entouré de soins, car une fois réalisé, il ne peut être vu, pour la première fois, que par le mari. Autrement cela pouvait attirer "le mauvais oeil".
La femme, une fois parée de henné, ne devait rentrer chez elle tant que son mari ou son prétendant ne se présente pour payer les artistes et la raccompagner chez elle.
Fatima, tenancière d’un salon de henné souligne : "c’est un art que nous avons hérité de nos grand-mères et que nous continuons à perpétuer pour accompagner les choses agréables et donner un sens à notre vie de femme".
Pour elle, "la femme sans parures et sans henné ne fait aucune différence avec l’homme".
En plus de cet aspect, poursuit Fatima, "nous joignons l’utile à l’agréable en gagnant de l’argent et en faisant des affaires". Moi, explique-t-elle, "je suis mère d’une famille nombreuse que je loge et nourrit grâce au henné, parfois même je fais des économies ". "Mon salon génère éalement de l’emploi pour des femmes, comme vous voyez , elles sont déjà cinq jeunes qui travaillent pour moi", a-t-elle conclu.
Selon Ami, une cliente rencontrée au salon de henné, "cette spécialité de beauté fait parti de nos traditions et symbolise notre féminité et notre finesse, c’est un aspect de la personnalité de la femme mauritanienne qu’elle soit arabe ou noire, elles sont toute belles avec le henné et cela fait plaisir à l’ autre partie (rires...)".
Aujourd’hui encore, comme par le passé, le henné a été une source d’inspiration pour les poètes et la sagesse populaire. Nombreux sont les poèmes chantant la magie du henné et la sublime beauté de la femme qui le porte.
Pour encourager des hommes ou des femmes au travail ; on fait, très souvent, usage du proverbe maure qui dit : "Tout cela sera suivi par le henné" en insinuant que toutes les difficultés seront aplanies.

Source : IciLomé (Togo)