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Le rugby s’exporte aussi en Mauritanie

jeudi 24 août 2017


Si l’Afrique du Sud est la nation emblématique du rugby africain, d’autres pays tentent de développer ce sport. Amadou Diallo, président de la Fédération mauritanienne, profite de ses escapades audoises pour trouver des aides.

Président de la Fédération mauritanienne de rugby depuis 2011, Amadou Diallo s’efforce de structurer la pratique du rugby dans son pays. Marié à une Narbonnaise, cet ancien joueur de Lombez-Samatan (Gers) profite de tous ses séjours en France pour multiplier les contacts afin de développer la pratique de ce sport dans un pays deux fois grand comme la France et qui compte moins de 4 millions d’habitants.

L’histoire du rugby en Mauritanie est assez récente ?

Le premier club est né à Nouakchott en 1962. À l’époque, il était surtout composé de coopérants et de militaires. La fédération mauritanienne (1) a vu le jour cinq ans plus tard, en 1967. Depuis quinze à vingt ans, l’essentiel des équipes est composé de jeunes joueurs mauritaniens. À ce jour, la fédération compte environ 1 400 licenciés dont 1 000 ont moins de 18 ans.

La plupart des clubs se trouvent dans la capitale ?

Oui de fait ! Nouakchott, la capitale, est composée de huit communes et chaque commune compte deux clubs. Il y a également un club à Nouadhibou et un autre à Kaedi. Nous organisons un championnat sous forme de tournoi tous les ans. A Nouakchott, les clubs se rencontrent une fois par mois. Mais il s’agit avant tout de renforcer la cohésion sociale entre les quartiers. Ainsi, des jeunes peuvent venir une journée dans la capitale, ce qu’ils ne peuvent pas toujours réaliser en temps normal.

Les moyens de la fédération que vous présidez sont limités, comment joignez-vous les deux bouts ?

Pour le transport des jeunes, nous avons eu un don de l’association Apsi (Aude pompiers solidarité internationale) qui nous a offert un minibus qui avait été reformé par le service départemental d’incendie de l’Aude. Sur le plan matériel, l’ASC XIII, l’USC ou le RCNM nous fournissent des maillots. De même, le comité de rugby du Languedoc nous aide. Il y a quelques années, grâce à Guy Molveau (NDLR : l’ancien président du comité), on nous a envoyé des éducateurs afin de structurer nos clubs et les dirigeants qui s’y trouvent.

Des joueurs mauritaniens pourraient-ils jour dans les différents championnats français ?

Oui, il y a quelques joueurs qui ont le potentiel, mais nous sommes confrontés au problème de la détection des jeunes talents de la part des clubs français ou européens. Il peut leur manquer un peu de technique, mais le potentiel physique est là. D’où l’intérêt de la formation des éducateurs.

De quoi a besoin votre fédération ?

Ce qui nous manque cruellement, ce sont les formateurs. Nous aimerions pouvoir envoyer en France quelques-uns de nos encadrants afin qu’ils apprennent. Nous avons fait la demande il y a un an à la FFR avant l’élection de Bernard Laporte et nous n’avons toujours pas obtenu de réponse.

Vous tentez également de développer le rugby à VII…

Cette discipline est bien plus facile à mettre en œuvre que le XV. On a besoin de moins de matériel d’entraînement. Et en Mauritanie on ne manque pas de place pour ce sport. La Mauritanie est un terrain de rugby à ciel ouvert. On tente aussi de développer le beach rugby.

Les filles s’intéressent aussi à ce sport.

Oui, on en compte une centaine de licenciées. On essaie avec des écoles partenaires de développer cette discipline.

Mais comme partout, le football reste roi…

Bien sûr, mais le rugby attire de plus en plus de jeunes car c’est un peu nouveau. Mais on a un vrai problème, à Nouakchott, personne ne vend de ballons de rugby, alors que l’on va trouver des ballons de foot à tous les coins de rue.

La Fédération mauritanienne est seulement associée à l’IRB.

Propos recueillis par B.H.

Source : LaDepeche.fr (France)