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Mali-Mauritanie : la coopération sécuritaire prend du volume

lundi 3 octobre 2016


La toute 1ère réunion bilatérale mixte de haut niveau des directions générales de la Protection civile de notre pays et de la République islamique de Mauritanie s’est réunie, vendredi, à la Direction générale de la Protection civile, à Hamdallaye ACI 2000, sous la présidence du représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Abdoulaye Gariko.
Les 25 participants à la rencontre ont examiné les recommandations des ateliers sur la gestion des frontières en temps de crise d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, et de Nouackchott, en Mauritanie, étudié les programmes conjoints de formation aux premiers secours et échangé les bonnes pratiques en matière de gestion de crise.
Ils ont aussi discuté des éléments de coopération technique entre les directions de la Protection civile du Mali et de la Mauritanie, afin de permettre une mise en oeuvre efficace des activités déjà planifiées, comme les formations bilatérales aux premiers secours à Nioro du Sahel, en octobre, et l’exercice de simulation de crise humanitaire qui se tiendra, en janvier 2017, à Gogui, poste frontalier entre le Mali et la Mauritanie.
Les participants ont enfin présenté les directions générales de la Protection civile (DGPC) du Mali et de la Mauritanie et se sont penchés sur la planification conceptuelle et logistique de la simulation de gestion de crise prévue dans le cadre du Projet « Améliorer la capacité collective de la gestion des frontières et protéger les communautés de frontière entre la Mauritanie et le Mali », ses quatre composantes et l’implication de la protection civile. Financé par le gouvernement du Japon et mis en oeuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le projet a démarré le 6 mars 2015 et prendra fin le 5 mars 2017.
Il a pour but d’améliorer et de renforcer, de manière durable, la sécurité de la frontière mauritano-malienne et la capacité collective dans la gestion des frontières. Le Projet « Améliorer la capacité collective de gestion des frontières et protéger les communautés de frontière entre la Mauritanie et le Mali » établit aussi des mécanismes de coordination et de partage d’informations, améliore les performances des agents de la police des frontières déployés sur les espaces frontaliers avec des formations conjointes.
L’implication des communautés locales dans la sécurisation de la zone frontalière, la création des synergies et des complémentarités avec d’autres projets similaires de l’OIM, notamment entre le Mali et le Sénégal et la facilitation d’une plus grande coopération entre les gouvernements sont d’autres objectifs du projet.
L’établissement des fondements stratégiques à la coopération bilatérale effective entre les polices des frontières du Mali et de la Mauritanie, l’amélioration des services fournis par les agents de la police des frontières aux postes-frontières entre notre pays et la Mauritanie, le renforcement de la capacité de l’Unité d’analyse des risques de la police des frontières et l’engagement des communautés de la zone frontalière dans l’amélioration de la sécurité aux frontières sur la base d’une bonne communication et la confiance construite entre les agents de la police des frontières mauritano-maliennes et les populations frontalières sont les quatre composantes du Projet « Améliorer la capacité collective de gestion des frontières et protéger les communautés de frontière entre la Mauritanie et le Mali ».
Le chef de mission par intérim de l’OIM, Constantin Ciprian Nita, a rappelé que notre pays et la République islamique de la Mauritanie partagent 2237 km de frontière commune, en cours de délimitation, dans une zone exposée aux crimes transfrontaliers, à des risques naturels comme la sécheresse et les inondations. « Il est de l’intérêt de tous, pense M. Nita, d’anticiper sur ces menaces et ces risques qui constituent de véritables fléaux pour les populations riveraines ».
Les directions générales de la Protection civile jouent un rôle clé dans la prévention et dans la gestion de toute crise. Ainsi cette réunion de haut niveau, entre Maliens et Mauritaniens, estime, le chef de mission par intérim de l’OIM, s’inscrit-elle dans la continuité des ateliers sur la gestion humanitaire des frontières organisées, du 26 au 28 mai 2016, à Abidjan et du 20 au 23 septembre dernier à Nouackchott.
Constantin Ciprian Nita a, par ailleurs, expliqué que ces ateliers ont permis d’approfondir la coopération bilatérale entre le Mali et la Mauritanie, en cas de crise ou de changements soudains dans les zones frontalières. Il a ajouté que le projet vise aussi à soutenir le renforcement des capacités en gestion des frontières et des migrations dans les deux pays cibles « pour parvenir à une coopération et une coordination renforcées afin d’assurer la sécurité grâce à une gestion des frontières plus efficace ».
Selon lui, il est plus qu’utile, à ce stade, de souligner l’engagement du Mali et de la Mauritanie pour le renforcement de la sécurité et du développement des zones frontalières. « L’OIM ne joue qu’un rôle de facilitation et d’accompagnement pour que les objectifs de nos pays soient mis à l’avant » a-t-il conclu.
La réunion s’est déroulée en présence du directeur général de la Protection civile, Seydou Doumbia, et son homologue mauritanien, le colonel Ahmed Ould Eleyouta.

S. Y WAGUE

Source : Essor via Malijet