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Malouma tisse sons pop et musique mauritanienne
mardi 20 mai 2014
Elle pose un regard doux sur les êtres, parle d’une voix qui murmure, respire la sérénité. Portant le voile avec élégance, Malouma, chanteuse la plus célèbre de Mauritanie, rayonne d’une calme assurance quand nous la rencontrons, à Paris.
Elle a quitté sa ville, Nouakchott, pour venir présenter son quatrième album, Knou, un tissage ethno-pop rapprochant le chant et les instruments traditionnels (luth tidinît et harpe ardin) avec des sonorités urbaines occidentales. Elle est en France, à l’invitation du Festival Arabesques, voué aux arts du monde arabe, à Montpellier, qui se tient jusqu’au 25 mai.
FIBRE MILITANTE
La musique, le sens des chansons formant la trame de Knou rappellent ce que Malouma a toujours été : une artiste autant attachée à la culture et aux valeurs transmises par ses aïeux qu’éprise d’ouverture. Une femme debout, aussi, vigilante et engagée. Sa manière d’être curieuse du monde lui vient de son père, Moktar Ould Meidah, iggawin (griot) respecté en Mauritanie, raconte la chanteuse, née en 1960 dans la région de Trarza. « Il m’a ouvert au monde, avec sa radio, fait découvrir Fairuz et Jacques Brel. »
DYNAMISER DES TRÉSORS DE MÉMOIRE
Confronter la musique traditionnelle mauritanienne avec d’autres univers, c’est une manière d’empêcher qu’elle ne se perde. La création, en 2011, d’une fondation relève de cette même idée de dynamiser des trésors de mémoire. « Son but est de préserver notre patrimoine, en créant une banque de sons et d’images recensant les modes et les gammes de notre musique traditionnelle, ses instruments, ses musiciens », dit la chanteuse, autrefois interdite d’antenne en Mauritanie, accusée de parole jugée trop libre.
Cette fibre militante l’a poussée vers l’engagement politique. En 2007, elle est élue au Sénat mauritanien. Sept ans plus tard, elle en est revenue. La militante du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), principal parti d’opposition, a repris son indépendance. « Les partis ne m’intéressent plus. Ils sont inefficaces. La Mauritanie est toujours dirigée par les généraux, comme dans beaucoup de pays en Afrique. Ce pays n’est pas une vraie démocratie. »
Agacée jusqu’à souhaiter un « printemps arabe » ? « Je préfère voir les mentalités changer en douceur plutôt que les grands chamboulements », nuance-t-elle.
Source : Le Monde (France)
Messages
6 mai 2016, 09:19
La Persée de MAALOUMA MINT EL MEIDAH en musique moderne ( et modernisée par elle) est une preuve qui démontre et qui certifie la grandeur des valeurs et des richesses musicales non exploitées de notre patrimoine culturel national.
Qu’elle en soit vivement distinguée et remerciée pour cette bouffée d’oxygène au profit de la musique honorée autrefois par son père FEU Moctar Meidah : "Tel père, telle fille" dans particulièrement son shor YEL MOUMNE-YELMOUMNE adoré par l’auditoire traditionnel (et moi aussi).
Mr Aily Ould Abed, Président de l’Association Développement Communautaire et Santé (ADCS)
BP 7631
Tels (222) 22431196-46431196-36333301
Nouakchott Sud