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Mauritanie : Abdel Aziz abuse-t-il des fonds publics ?
samedi 17 août 2013
Une nouvelle crise couve en Mauritanie. Les leaders de l’opposition ont dénoncé l’utilisation des fonds publics à des fins de précampagne électorale et ont menacé de perturber les prochaines législatives.
Les leaders de la Convention pour l’Alternance Pacifique (CAP) ont accusé le Président Ould abdel Aziz de non respect des accords de Nouakchott en 2011 entre le pouvoir et l’opposition. Et pendant ce temps, l’opposition radicale regroupée au sein de la Coordination Démocratique tire la sonnette d’alarme et menace d’empêcher les prochaines législatives.
Les trois opposants Ould Boulkheir, Ould Houmeid et Ould Horma, réunis au sein de la Convention pour l’Alternance Pacifique ne sont pas du tout contents de la nouvelle tournure des événements depuis que le camp de Ould Aziz s’est accaparé de l’appareil d’Etat pour mener une pré-campagne en vue des législatives aux frais du contribuable, soutiennent-ils, avec l’appui des médias publics.
A cela s’ajoute l’attitude partisane de l’administration dans tout le territoire au profit seulement du parti majoritaire l’UPR ; qui vient d’ailleurs de constituer ses listes électorales avant d’aller sur le terrain pour mener sa campagne avant l’heure.
Mieux encore, Cette vaste pré campagne de sensibilisation sera renforcée par le président Ould Abdel Aziz lui-même avec une tournée après le Ramadan. Tout cela ajouté au non-respect par le pouvoir des accords de Nouakchott de 2011 ne plaît pas aux leaders « centristes » de la CAP. Ils entendent protester vigoureusement et mettent en garde contre les conséquences de cette déloyauté.
C’est une tendance qui inquiète de plus en plus toute la classe politique en particulier la Coordination démocratique, la COD qui vient de tirer la sonnette d’alarme en déclarant qu’elle est prête à empêcher les prochaines élections, dans une démarche pacifique.
Cependant les observateurs s’interrogent sur la sincérité de la colère des défenseurs du dialogue sous la bannière de l’AP/CAP au moment où ils viennent de rencontrer à Nouakchott les membres de la CENI pour l’organisation des prochaines législatives.
Sur la forme, cette nouvelle opposition de tendance centriste est le fruit de deux dissidences celle de la COD et celle de la coalition de la majorité. Sur le fond, c’est Ould Boulkheir qui a initié l’initiative d’un gouvernement consensuel pour sortir de cette crise et c’est la CAP qui avait signé les accords de Nouakchott.
C’est la deuxième fois que le locataire du palais de Nouakchott n’a pas respecté ses engagements après les accords de 2009. Une raison de plus pour la nouvelle opposition d’accorder ses violons avec la COD pour brandir la carte du boycott ou proposer une feuille de route commune pour enclencher à nouveau le processus démocratique qui associerait la majeure partie des composantes politiques du pays.
Ce regain d’énergie que manifeste en général l’opposition mauritanienne à quelques mois des échéances électorales montrent bien que les dés sont pipés depuis juillet 2009 et que le président Ould Aziz maîtrise la situation avec une constitution qui lui confère tous les pouvoirs qu’il peut distribuer à son clan sans être inquiété et dont la finalité est d’obtenir une large majorité au prochain parlement pour éviter une éventuelle cohabitation.
Mamadou Dian BARRY
Source : Wadr (Sénégal)