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Mauritanie : La soif d’une vie meilleure
samedi 10 août 2024
En Mauritanie, l’accès à l’eau potable est un défi pressant, exacerbé par le changement climatique et le stress hydrique croissant.
Face à cette situation critique, l’UNICEF et ses partenaires, en appui au système national d’approvisionnement en eau, jouent un rôle crucial en lançant et en soutenant diverses interventions pour améliorer l’accès à l’eau des populations vulnérables. Les initiatives, comme celles menées dans le village de Gvava Peulh en Assaba, illustrent l’engagement de l’UNICEF et les défis rencontrés pour assurer un accès durable à l’eau.
Le Contexte Hydrique en Mauritanie
La Mauritanie est l’un des pays les plus arides du monde, avec une disponibilité en eau parmi les plus faibles de la planète. Plus de 22% de la population mauritanienne n’a pas accès à une source d’eau potable basique cachant de grandes disparités dans le pays, et le stress hydrique est une réalité quotidienne pour de nombreuses communautés. Le changement climatique aggrave cette situation, entraînant des variations de précipitations imprévisibles, des périodes de sécheresse prolongées et une dégradation des ressources en eau.
Les régions rurales, comme celle de l’Assaba, sont particulièrement touchées par ces pénuries d’eau et par des conditions hydrogéologiques défavorables (salinisation de l’eau souterraine). Les femmes et les enfants sont souvent les plus affectés, passant des heures chaque jour à chercher de l’eau, ce qui affecte leur santé, leur sécurité et leur éducation.
Face à ces défis, l’UNICEF, en appui au gouvernement mauritanien et en partenariats avec divers bailleurs de fonds internationaux, mène plusieurs initiatives pour améliorer l’accès à l’eau potable. Ces interventions incluent le forage et l’installation de points d’eau solaire et l’utilisation de technologies innovantes – comme les systèmes de désalinisation – pour garantir un approvisionnement en eau durable et accessible.
Exemple de Gvava Peulh
Le village de Gvava Peulh est un exemple frappant des interventions de l’UNICEF. Ce village a longtemps souffert de pénuries d’eau. Abderrahmane, notable du village, témoigne : « Chaque jour, nous luttions pour trouver de l’eau potable, parcourant de longues distances pour obtenir quelques litres d’eau, souvent de mauvaise qualité. »
En réponse à cette crise, l’UNICEF et ses partenaires, avec le soutien financier du gouvernement allemand BMZ, ont lancé en 2021 un projet de d’alimentation en eau potable dans le village. En 2023, une technologie de désalinisation alimentée exclusivement par l’énergie solaire a été installée rendant ainsi l’eau potable. Bien que des défis aient surgi, notamment une baisse du débit d’eau du forage, des solutions ont été trouvées. En 2024, l’UNICEF a entrepris des travaux pour connecter ce forage à un autre installation, augmentant ainsi le débit d’eau disponible pour le village.
Daouda, gestionnaire des installations d’eau dans la communauté, partage : « Voir les villageois remplir leurs bidons avec soulagement et joie a été extrêmement gratifiant. Cela a renforcé ma conviction que notre travail était précieux. »
Un Impact à inscrire dans la durabilité
Les interventions de l’UNICEF ne se limitent pas à des actions isolées mais s’inscrivent dans une stratégie globale pour améliorer l’accès à l’eau en Mauritanie. Ce sont en effet 141 points d’eau solaires installées plus de 74 000 personnes qui ont bénéficié d’approvisionnement en eau depuis 2018.
Le succès d’initiatives telles que celle de Gvava Peulh souligne l’importance d’une collaboration étroite entre les communautés locales, les autorités à tous les niveaux - locales, régionales et centrales - ainsi que les organisations internationales. Pour garantir la pérennité des bénéfices des initiatives en cours et futures, il est essentiel d’assurer la durabilité de la gestion des services d’eau.
Dans le cadre de cette intervention, le directeur régional de l’hydraulique et de l’assainissement, ainsi que l’opérateur public d’eau ONSER, ont joué un rôle crucial. Ils ont bénéficié d’une formation continue sur les technologies de désalinisation adaptées aux zones rurales, ce qui a permis une meilleure implication et appropriation des projets par les parties prenantes locales.
Djeinaba, une habitante du village, résume l’impact de ces efforts : « Aujourd’hui, je peux puiser de l’eau à tout moment de la journée et remplir autant de bidons que je le souhaite. Nous ne craignons plus le manque d’eau et ma famille a retrouvé une grande joie de vivre. »
Source : Unicef