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Mauritanie - Référendum : "un coup d’État constitutionnel", selon l’opposition
mardi 8 août 2017
Les mots très forts sont utilisés à dessein. C’est « un coup d’État contre la Constitution, les institutions et le peuple », ont déclaré les responsables de la coalition du G8. Au cours d’une conférence de presse donnée dimanche en début d’après-midi à Nouakchott. Mohamed Jemil Ould Mansour, président en exercice du regroupement créé début juillet, pour faire échec au projet de révision constitutionnelle et leader de la mouvance islamiste modérée, a vivement condamné « une mascarade référendaire et une escroquerie sans précédent par laquelle le pouvoir tente d’usurper la volonté du peuple » dans le cadre d’une démarche « en violation flagrante de la Constitution ».
Haro sur le référendum, sur son déroulement…
Pour le G8, ce référendum « est un nouveau coup d’État contre la légalité constitutionnelle, à travers un scrutin fortement entaché par la complicité d’une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) composée d’agents au service du pouvoir ». Le responsable du G8 est par ailleurs revenu sur les conditions de déroulement de la campagne référendaire, rappelant « la répression sauvage contre les manifestations de l’opposition et de tous les mouvements de jeunes, la prolifération des meetings du chef du régime avec des discours vulgaires… »
… et sur ses résultats
Avant la proclamation des résultats officiels de cette consultation référendaire, le G8 estime qu’elle est de nul effet, car « la procédure d’amendement constitutionnel conditionne l’organisation d’un référendum à l’approbation du texte de son objet par une majorité des 2/3 des membres de l’Assemblée nationale et 2/3 des membres du Sénat ». Ce collectif, rappelle-t-on, a fait campagne pour un boycott actif du référendum et proclamé une journée « pays mort » pendant le vote. Le texte du référendum de ce samedi 5 août a été rejeté par les sénateurs le 17 mars dernier. Ainsi, le G8 affiche sa détermination à continuer le combat pour faire échec « à la manipulation » de la Constitution. Cette consultation référendaire, dont les résultats sont toujours attendus, porte sur la suppression du Sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne national), entre autres réformes.
Source : LePoint.fr