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Mauritanie : deux ans ferme confirmés pour les militants anti-esclavage

vendredi 21 août 2015


Biram ould Abeid, président de l’ONG IRA, son vice-président Brahim ould Bilal, et Djiby Sow, à la tête d’une ONG de défense des droits civiques, avaient été arrêtés en novembre 2014 à Rosso alors qu’ils participaient à une caravane de sensibilisation contre l’esclavage. Ils avaient été condamnés en première instance en janvier dernier à deux ans de prison pour rébellion et manquement à l’autorité publique. Une peine confirmée en appel, au terme d’une procédure très rapide.

Il y avait peu de monde jeudi après-midi dans la salle d’audience d’Aleg. Les sympathisants de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA) qui s’était dirigés dès la matinée vers le tribunal pour apporter leur soutien aux militants anti-esclavage, se sont vu bloquer l’accès par les forces de l’ordre qui avaient bouclé le quartier. Un petit nombre a toutefois pu pénétrer dans la salle quand l’audience a finalement été ouverte dans l’après-midi, tout comme quelques journalistes et deux observateurs d’ambassades occidentales, rapportent des témoins.

Personne, en revanche, dans le box des accusés. Djiby Sow est actuellement soigné en Europe et quand le fourgon est allé cherché les deux leaders d’IRA à la prison, Biram ould Abeid et Brahim ould Bilal ont refusé de se rendre au tribunal pour ne pas cautionner ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice. La loi mauritanienne ne prévoit aucune disposition pour obliger les prévenus à comparaître. A leur demande, leurs avocat ont boycotté la séance.

C’est donc seul face aux juges que le procureur a à nouveau requis deux ans de prison contre les trois hommes. Après une courte délibération, la cour d’appel a confirmé le jugement de première instance : deux ans de prison ferme et 300 euros d’amende. Leurs avocats vont maintenant se concerter sur l’opportunité d’un pourvoi en cassation.

Source : RFI