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Mauritanie : l’étau judiciaire se resserre autour d’opposants au président Aziz

vendredi 1er septembre 2017


L’étau judiciaire se resserre autour de plusieurs personnalités mauritaniennes, notamment autour de certains opposants au président Mohamed Ould Abdel Aziz comme le sénateur Ould Ghadde et l’homme d’affaires Mohamed Bouamatou. Toute la nuit, des auditions ont eu lieu au palais de justice. Le procureur a entendu près d’une dizaine de personnes et requis plusieurs mandats de dépôt.

Le parquet a requis deux mandats de dépôt contre des sénateurs, mais le juge n’en a validé qu’un seul ce vendredi matin. Il concerne l’élu de l’opposition Mohamed Ould Ghadde déjà en garde à vue depuis le 12 août. Il est accusé de « corruption et réception de corruption ».

La chanteuse et sénatrice Malouma Mint Meïdah, entendue par la justice jeudi soir, n’ira finalement pas en prison, mais elle est mise sous contrôle judiciaire pour « corruption reçue », selon Me Bouhoubeyni, un avocat joint au palais de justice.

Cette nuit, le procureur a requis également un mandat d’arrêt contre onze autres sénateurs, mais aussi contre le puissant homme d’affaires Mohamed Bouamatou et contre Mohamed Ould Debagh, le vice-président de son groupe. Le procureur a demandé également un contrôle judiciaire pour trois journalistes, ainsi que pour la directrice d’un site d’information sur Internet et deux leaders syndicaux.

Ces derniers jours, les journalistes avaient été interrogés sur leurs liens financiers avec Mohamed Bouamatou. L’homme est un mécène connu de plusieurs titres de la presse mauritanienne. C’est aussi un cousin du chef de l’Etat qui est devenu un de ses farouches opposants de l’ombre depuis leur brouille il y a plusieurs années.

Le sénateur Mohamed Ould Ghadde est pour sa part dans le collimateur du pouvoir depuis plusieurs mois. Il fait partie des élus qui ont rejeté la suppression du Sénat validée par le référendum très contesté du 5 août dernier. Il dirigeait aussi jusqu’au scrutin la commission d’enquête du Sénat sur les marchés publics.

Source : RFI