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Mauritanie : l’opposition dénonce la mise en place tardive d’un observatoire des élections

mardi 12 novembre 2013


Le gouvernement mauritanien a nommé dimanche soir par arrêté le président et les membres de l’Observatoire national de supervision des élections. Un organisme qui vise, selon les autorités, à renforcer la transparence et la crédibilité des élections législatives et municipales du 23 novembre. L’opposition modérée qui participe aux élections s’est félicitée de sa création, tout en s’inquiétant de sa mise en place tardive, à moins de 15 jours du scrutin.

D’après l’arrêté officiel, l’Observatoire sera présidé par Taki ould Sidi, un diplomate de carrière qui jouit globalement d’une bonne réputation dans la sphère politique. Il sera assisté de 11 personnalités, dont des syndicalistes et des membres de la société civile, notamment Boubacar Messaoud, président de SOS Esclaves. « La création de l’observatoire est évidemment une bonne chose », se félicite Idoumou ould Abdi porte-parole de la CAP, la coalition d’opposition modérée qui participe au scrutin.

« Nous craignons toutefois qu’il ne soit pas opérationnel à temps pour exercer un réel contrôle. On ignore également son statut exact, notamment par rapport à la Céni, ce qui pose la question du poids que pourront avoir ses éventuelles observations », précise ould Abdi.

Une décision unilatérale du pouvoir

Mêmes réserves du côté de Boubacar Messaoud. « A 12 jours du scrutin, nous n’avons pas encore été convoqués et nous ignorons les modalités précises de la mission, précise-t-il, notamment comment nous allons nous déployer sur l’ensemble du territoire. Impliquer la société civile était crucial. J’espère que ses acteurs seront satisfaits des représentants choisis, car ils n’ont pas été consultés. »

La Coordination de l’opposition démocratique (COD), dont 10 des 11 partis boycottent le scrutin, dénonce, elle, une nouvelle décision unilatérale du pouvoir. « Dans ces conditions, l’Observatoire ne peut aucunement crédibiliser les élections, quelle que soit sa composition » conclut Idoumou ould Mohamed Lemine, cadre de la COD.

Source : RFI