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Mauritanie : les familles mauritaniennes ont aussi besoin d’aide

samedi 19 octobre 2013


Si la situation des 60 000 Maliens réfugiés dans la zone de Hodh el Gharbi est préoccupante, les familles mauritaniennes qui vivent dans cette province doivent elles aussi faire face à de grandes difficultés et peinent à faire face à la sécheresse. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ne les pas oubliées.

Le conflit malien a poussé des dizaines de milliers de familles à passer la frontière mauritanienne. Dès février 2012, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’est rendue sur place pour leur apporter l’eau potable et les solutions d’assainissement leur assurant leur survie. Dans cette zone isolée touchée de plein fouet par la sécheresse, nos équipes ont également très vite mené des évaluations dans les villages situés à quelques dizaines de kilomètres de là.

‘‘Il fallait absolument réduire l’impact de l’arrivée massive des réfugiés auprès de la population mauritanienne vivant déjà dans des conditions très précaires, explique Caroline Courtois, responsable de nos programmes au Sahel. A partir de juillet, nous avons lancé un programme d’urgence pour soutenir les populations victimes de la sècheresse dans le Hodh el Gharbi.’’

Barka Mint Baba figure parmi les quelque 16 000 personnes qui reçoivent de l’aide de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL : ‘’J’ai 70 ans, dit-elle, assise sur son tapis de plastique. Je suis mère de 4 enfants qui peuvent difficilement m’aider. Gardiens de troupeaux, mes trois fils ont déjà du mal à soutenir leur famille. Ma fille n’a pas de terres. Avec ses deux enfants, elle habite avec moi. Je vis de 100 m² de terres sur lesquelles je fais pousser un peu de mil, de haricots (niébé) et de maïs. Comme la digue était cassée, les rendements étaient bien trop faibles. Avant la sécheresse de l’année dernière, j’avais 4 moutons qui me donnaient un peu de lait et que je pouvais vendre quand les temps étaient trop durs. Avec la sécheresse j’ai perdu mes moutons et ai dû m’endetter à hauteur de 100 000 ouguiyas (260 euros) , alors que je peux gagner dans le meilleur des cas entre 6 000 et 10 000 ouguiyas selon les mois.’’

Pour réduire l’insécurité alimentaire et nutritionnelle à court, moyen et long termes, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’emploient à renforcer les capacités de plus de 3 300 familles à faire face à la sécheresse, par le biais d’un programme d’argent contre travail. Si les personnes inaptes au travail physique bénéficient de ce soutien sans condition, la grande majorité des personnes aidées participent à des chantiers de réhabilitation des digues agricoles. Des ouvrages collectifs qui permettent d’augmenter les surfaces agricoles mises en eau et d’améliorer la production agricole pour ces populations vivant principalement de la culture de décrue. Et grâce aux
allocations distribuées, les familles se procurent de la nourriture en quantité et en qualité suffisantes pendant les trois premiers mois de la période de soudure.

"Aujourd’hui avec l’aide de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, j’ai pu m’acheter à manger pour nourrir ma famille. J’ai aussi réduit mes dettes de 60 %. Sans ce soutien, j’aurais dû continuer à emprunter pour subvenir à mes besoins et rembourser mon crédit en rognant sur mes maigres récoltes. Avec la réhabilitation de la digue, je pourrai récolter presque deux fois plus sur la même surface. Je vais même augmenter un peu mes terres cultivées et car j’aurais plus d’eau. Il va malheureusement me falloir du temps pour être capable de racheter un petit cheptel. Mais ce sera possible car je suis beaucoup moins endettée aujourd’hui, Dieu merci."

Source : SOLIDARITÉS INTERNATIONAL