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Mauritanie : les sénateurs inquiétés par la justice dénoncent un « acharnement »
lundi 2 octobre 2017
La bataille juridique continue entre les sénateurs et le pouvoir mauritanien. Le parquet vient de se pourvoir en cassation pour obtenir leur mise sous mandat de dépôt. L’accusation avait été déboutée le 31 août par le juge d’instruction, puis mercredi par la chambre d’accusation de la cour d’appel. Mais le soulagement a été de courte durée pour les sénateurs puisque le parquet vient, jeudi 28 septembre, de se pourvoir en cassation pour obtenir leur envoi en prison. Un acharnement pour les avocats de la défense.
Les sénateurs pensaient mercredi avoir gagné une nouvelle bataille, celle de rester en liberté. Mais leur soulagement aura été de courte durée
puisque l’accusation a déjà déposé un nouveau recours en espérant cette fois-ci avoir gain de cause.
Me Brahim Ould Ebetty, l’un des avocats de la défense qui saluait le courage de la chambre d’accusation mercredi, se dit surpris par ce qu’il qualifie d’acharnement. Tout comme certains des sénateurs concernés joints jeudi soir au téléphone.
En attendant la suite du feuilleton judiciaire, les élus restent sous contrôle judiciaire. Ils doivent pointer tous les lundis pendant deux mois à la brigade financière. Une mesure renouvelable quatre fois avec interdiction de sortir de Nouakchott sauf autorisation expresse du juge.
Ce qu’on leur reproche, c’est d’avoir reçu de l’argent de l’homme d’affaires Mohamed Bouamatou, dans le collimateur du pouvoir. Leurs avocats dénoncent depuis le début une mesure politique pour sanctionner leur opposition au projet de réforme constitutionnelle que le Sénat a refusé de voter en mars dernier.
Mi-septembre, la défense des sénateurs a demandé l’abandon des poursuites invoquant l’immunité absolue des sénateurs. La chambre d’accusation n’a pas encore statué sur ce point. Dans ce même dossier, six autres personnalités sont sous contrôle judiciaire. Tandis qu’un sénateur et un militaire dorment déjà en prison.
Source : RFI