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Mauritanie : libération des 5 proches des militaires exécutés en 1990

mercredi 6 décembre 2017


En Mauritanie, trois femmes veuves et deux orphelins, membres de l’Organisation de veuves et orphelins de militaires négro-mauritaniens, ont été relâchés, ce dimanche matin 3 décembre, à Kaédi, dans le sud du pays, après avoir passé cinq jours en détention. Tous les cinq avaient été arrêtés mardi 28 novembre, alors qu’ils brandissaient des banderoles et des tracts, au passage du cortège du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Les proches des militaires négro-mauritaniens, exécutés entre 1989 et 1991, réclament toujours justice. Ils demandent des enquêtes et des poursuites contre les responsables de ces exécutions.
Les cinq militants ont été arrêtés, subi un interrogatoire au commissariat de police puis remis en liberté, mais sans aucune explication. Joint par RFI, Sarr Mamadou, président exécutif du Forum national des organisations de droits humains (FONADH) en Mauritanie, précise que la police leur a annoncé « samedi, à minuit » qu’ils étaient libres. Comme il faisait nuit, « c’est seulement à partir de 7 heures du matin, dimanche, qu’ils ont quitté le commissariat », a-t-il ajouté. Ils ont été libérés sans aucune explication.

« Nous attendons leur retour pour qu’ensemble nous puissions voir ce qu’il faut faire et quelle démarche entreprendre. En tout cas, nous saisissons nos avocats pour voir quels sont les conseils que nous pouvons leur suggérer. On n’arrête pas les gens comme ça et puis à minuit, on vous dit que vous êtes libre comme si de rien n’était. Nous pensons que ce n’est pas juste », a dénoncé Sarr Mamadou, président exécutif du FONADH en Mauritanie.

Accusés de tentative de coup d’Etat sous le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005), 28 militaires négro-africains avaient été exécutés par pendaison le 28 novembre 1990, jour du trentième anniversaire de l’indépendance, lors d’une période de fortes violences communautaires. En vertu d’une loi d’amnistie de 1993, les responsables de ces exécutions n’ont pas été jugés.

Source : RFI