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Mauritanie : plein d’arêtes dans le poisson

samedi 6 décembre 2014


L’accord de 2013 avec l’Union européenne garantit la pérennité des ressources halieutiques tout en protégeant les intérêts des pêcheurs locaux. Sa renégociation donne lieu à d’âpres discussions. "Avant, il était plus facile de prospérer dans la pêche, mais il y avait de quoi s’inquiéter quant à l’avenir du secteur !" Pour Ahmed Yahya (Ahmed Ould Abderrahmane, avant la réforme de l’état civil), 38 ans, fondateur et directeur de l’Agence maritime mauritanienne (A2M), armateur et consignataire à Nouadhibou, les accords de partenariat de pêche (APP) signés en 2006 entre son pays et l’Union européenne (UE) ont marqué une étape dans la gestion durable des ressources halieutiques nationales, jusqu’alors allègrement pillées. Après vingt années de règne de Maaouiya Ould Taya, il existait seulement des accords surnommés PPP ("payer, pêcher et partir"), qui ne s’embarrassaient guère des conséquences de la surpêche.

Compte tenu du poids du secteur dans l’économie locale, les autorités devaient redéfinir la règle du jeu avec les partenaires, en particulier l’UE, la Russie et la Chine. "Jusqu’en 2006, il n’y avait aucune contrainte en matière de quotas et de zonage, les contrôles en mer étaient quasi inexistants, et les navires étrangers puisaient sans limite, rappelle Ahmed Yahya. Progressivement, des mesures sont venues encadrer ces pratiques. La pêche de fond a été limitée, et des quotas ont été définis pour certaines espèces." Un cap salutaire a été franchi en octobre 2013 avec la signature du nouvel APP pour la période 2012-2014 (appliqué de manière provisoire dès août 2012). "C’est le premier accord vraiment équitable, dont les dispositions permettent à la fois de préserver les intérêts des pêcheurs locaux et de garantir la pérennité des ressources halieutiques", et en particulier celle des poulpes, à forte valeur commerciale, dont la moitié des prises mondiales a lieu au large des côtes sénégalo-mauritaniennes.

Source : Jeune Afrique