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Mauritanie : toute imposition d’un « rite officiel » est anticonstitutionnelle

mardi 4 juillet 2017


Par : Maître Takioullah Eidda

L’Assemblée nationale mauritanienne vient de voter, le 9 juin 2017, une loi où il est stipulé à son article 10 :
« quiconque encourage un discours incendiaire contre le rite officiel de la République islamique de Mauritanie est puni d’un (1) an à cinq (5) ans d’emprisonnement ».

Mais alors quel est le « rite officiel » adopté par la République Islamique de Mauritanie et en vertu de quelle norme juridique ?

En tout cas, la Constitution actuelle de la Mauritanie ne définit AUCUN rite à suivre. Pas plus qu’elle ne donne d’indication quelconque à cet égard.

Certains dirons : « sunnite » ! D’autres, plus mercantiles, diront « wahabite » !

Peut être bien, mais en vertu de quelle norme juridique ?

Tout ce que dit la Constitution en vigueur aujourd’hui en Mauritanie, vague et laconique soit-elle, est que « La Mauritanie est une République Islamique » (article 1) ; et, « l’islam est la religion du peuple et de l’État » (article 2). Sans plus !!

La logique intellectuelle de cette disposition est que chaque « MUSULMAN » en Mauritanie, a le droit de suivre le rite qui lui convient en autant qu’il reste à l’intérieur de « l’ISLAM » de « Oumett Mohamed (ASWS) ».

Toute définition du « rite » ou « restriction » à cet égard est manifestement anticonstitutionnelle et NULLE de nullité absolue.

Maître Takioullah Eidda, avocat
Montréal, Canada