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Sahara occidental : le Maroc fera preuve "de retenue", mais achèvera une route contestée

lundi 12 septembre 2016


Le Maroc fera "preuve de retenue" face au Front Polisario à Guerguerat, dans le sud du Sahara occidental, mais y mènera à son terme la construction d’une route, "un objectif stratégique", a-t-on indiqué de source officielle marocaine. Cette localité est située dans le sud-ouest du Sahara occidental, un territoire sous le contrôle de Rabat depuis 1975 et revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

Le Maroc est prêt "à faire face à toute agression", mais "parallèlement (...) fera preuve de retenue et reste attaché au respect du cessez-le-feu", a déclaré Omar Hilale, ambassadeur du Maroc à l’Onu, à l’agence officielle MAP à l’issue d’une réunion de consultations vendredi du Conseil de sécurité sur cette localité frontalière de la Mauritanie.

La situation dans la région de Guerguerat est "tendue" selon l’Onu, qui a déployé des observateurs sur place et redoute "une reprise des hostilités, avec un risque d’implications régionales". Le Maroc a entamé des travaux de construction d’une route et le Polisario "s’y oppose", toujours d’après l’ONU.
Ce face-à-face se déroule au-delà du mur de défense, une barrière de sable bâtie par le Maroc sur près de 2.500 kilomètres.

Le Maroc a expliqué au Conseil de sécurité "que les travaux qu’il mène à Guerguerat sont éminemment civils et limités dans le temps, et ce jusqu’à la finalisation de la construction de la route", selon M. Hilale.
"Cet objectif est stratégiquement sécuritaire", a-t-il souligné, expliquant qu’il s’agissait d’un "petit tronçon de 3,5 km qui était un espace de non droit et où s’activaient tous les trafiquants de petites armes, d’êtres humains, de drogues et de voitures".

"La seconde phase de cette opération, consistant en le nivelage et l’asphaltage de cette route est terminée aux deux tiers", a-t-il précisé. Elle a "été menée en consultations avec les autorités mauritaniennes et en interaction avec la Minurso (mission des Nations unies au Sahara occidental)", a affirmé M. Hilale, assurant que son pays en avait "notifié" l’Onu "24 heures après son lancement".

Selon un document confidentiel de l’Onu transmis fin août au Conseil de sécurité, le Maroc et le Polisario ont tous deux violé l’accord de cessez-le-feu de 1991 en déployant des hommes armés dans cette zone.
L’ambassadeur marocain a mentionné avoir saisi l’Onu sur le démantèlement jeudi dans cette zone "d’un réseau international de trafic de drogue", avec l’implication d’éléments du Polisario" liés "aux groupes terroristes opérant au nord du Mali".

M. Hilale a par ailleurs indiqué que le Maroc "avait été saisi d’une demande" de Christopher Ross, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu, pour effectuer une tournée dans la région. "Notre réponse a été claire. Le contexte actuel n’est pas idoine pour une pareille visite", alors que "le Maroc est en pleine campagne électorale pour les législatives (7 octobre) et qu’il y aura, juste après, un nouveau gouvernement", a-t-il souligné.

AFP